Grâce à vous : +5.000.000 vues +3.500.000 auditeurs +500 interviews

Des bienfaits des consultations en ligne

Je pratique les consultations en ligne en sexothérapie et en psychothérapie depuis plusieurs années ; je les proposais au départ pour les patientes vivant hors de la région parisienne (mon lieu d’exercice), puis plus récemment pour toute patiente prenant contact avec moi.

Ces quelques années m’ont permis de prendre du recul sur ce qu’on appelle depuis peu « l’e thérapie » : Comment est ce que cela se passe exactement ? Une thérapie est-elle aussi efficace qu’une thérapie classique, au cabinet du professionnel ? Quel cadre pouvons-nous instaurer en tant que thérapeute ? Voici un article pour vous expliquer comment j’ai construit mon activité en ligne, à côté de mon activité en cabinet, et comment je la conçois.

Pourquoi avoir instauré ces consultations en ligne dans ma pratique ?

Lorsque j’ai démarré mon activité libérale, j’ai été confrontée à la difficulté majeure de tout thérapeute : comment faire en sorte que les patientes m’identifient et m’appellent ?

En plus de me présenter aux professionnels de mon quartier, j’ai donc décidé de développer ma visibilité à l’aide d’un outil incontournable aujourd’hui, à savoir internet, en collaborant avec différents médias (dont Prévention Santé fait partie depuis environ 3 ans!), et en créant mon propre site web (www.sexopsy-cambier.com). Tout cela a contribué à accroître ma présence sur le web, et j’ai de ce fait touché de plus en plus de femmes.

Mon cabinet s’est donc rempli naturellement, et j’ai commencé à recevoir des demandes de patientes vivant hors de la région parisienne. Plutôt que de les réorienter vers des professionnels de santé de leur région (qui n’existaient d’ailleurs pas forcément), je leur ai proposé de les recevoir en ligne (après tout, si elles m’ont contactée, c’est qu’elles devaient être touchées par mon approche!).

Comment cela se passe concrètement ?

C’est très simple : il est possible de prendre rendez-vous par téléphone ou directement sur mon site. J’ai des plages horaires spécifiquement consacrées aux consultations en ligne et d’autres moments où je suis à mon cabinet.

Le règlement s’effectue en ligne, via un système de paiement sécurisé, et juste avant la séance.

Enfin, la consultation dure le même temps qu’une consultation à mon cabinet, sauf que vous êtes chez vous, tranquillement installée !

Comment instaurer un cadre si l’on ne reçoit plus le patient, et qu’il effectue sa séance de chez lui (donc dans son propre cadre) ?

Effectivement, s’est rapidement posée la question du cadre de travail, élément fondamental de la psychothérapie : on ne reçoit pas un patient n’importe où, n’importe quand, n’importe comment !

J’ai donc mis en place quelques règles simples, que j’explique en amont à la patiente (avant sa première séance) :

  • Elle doit avoir une bonne connexion internet
  • Elle doit s’arranger pour ne pas être dérangée durant le temps imparti (expliquer à sa famille qu’elle ne sera pas disponible un temps donné, confier ses enfants, etc.)
  • Un minimum de respect du cadre thérapeutique est à prévoir : elle ne fait pas la séance dans son lit, ne fume pas / ne mange pas durant la consultation, etc.

De mon côté, j’applique évidemment ces principes, et j’effectue mes consultations toujours au même endroit, afin que la patiente voie systématiquement la même chose en arrière-plan. Ceci constitue un cadre sécure, et la décoration qu’elle voit derrière moi est étudiée au même titre que celle de mon cabinet. Enfin, c’est moi qui l’appelle (comme si finalement j’allais la chercher dans la salle d’attente) et qui conclus la séance.

Quels sont les aspects positifs de l’e-thérapie ?

Je pratique les consultations en ligne en sexothérapie et en psychothérapie depuis quelques années maintenant, et voici les point positifs que j’ai pu observer :

  • D’une part, elles permettent une accessibilité des soins dans des endroits reculés, dans lesquels peu de praticiens exercent (notamment en sexologie).
  • D’autre part, les thérapies en ligne sont accessibles aux patientes dans l’impossibilité de se déplacer mais ayant tout de même besoin d’être accompagnées : fin de grossesse, grossesse nécessitant une immobilité maximale, après une chirurgie gynécologique, etc.
  • Par ailleurs, elles rendent la prise en charge accessible aux personnes ayant des horaires de travail incompatibles avec mes horaires de cabinet. On est quand même dans une société dans laquelle le surinvestissement professionnel est très fort, et où les limites entre vie professionnelle et vie personnelle sont de plus en plus floues (un mail envoyé par votre boss à 23h à lire absolument pour le lendemain 8h, beaucoup d’heures sup, de plus en plus de deadlines, etc.). Il est donc impératif d’adapter nos modes de consultation !
  • De plus, j’ai remarqué qu’il était parfois plus facile pour certaines patientes d’être reçues sur Skype avant de venir au cabinet, comme si être confortablement installées chez elles, dans leur cocon, rendait la confidence plus aisée.
  • Enfin, j’ai noté que le cerveau compensait le manque d’informations non verbales (postures, etc.) en développant une concentration et un focus plus accrus, pour moi comme pour la patiente, dont les yeux papillonnent moins dans le paysage qu’en cabinet (ce qui peut parfois constituer un évitement).

Quels en sont les aspects négatifs ?

Évidemment, ce mode de consultation présente certaines limites :

  • D’une part, je pense que tout type de psychothérapie n’est pas forcément adaptable en ligne (hypnose, ou encore EMDR, qui nécessitent une présence en cabinet).
  • D’autre part, il est parfois important d’être dans la même pièce que son patient, pour le soutenir dans un moment difficile de sa thérapie (trauma, émotions très fortes etc.).
  • Enfin, les consultations en ligne sont entièrement tributaires de notre connexion internet, et si celle-ci est défaillante, cela peut devenir très compliqué …

Quid des fameux principes psychanalytiques chéris par tant de thérapeutes ?

L’engagement doit passer par l’adaptation de son emploi du temps par le patient

J’ai remarqué qu’il était de plus en plus difficile aujourd’hui pour les patients d’ajuster leur emploi du temps pour venir en consultation. Il y a un tel surinvestissement du travail, du temps passé au travail et une telle porosité entre vie professionnelle et personnelle que ces adaptations sont souvent compliquées à mettre en place. Les gens ont vraiment du mal à prendre du temps pour eux.

Alors justement, dans cette dynamique sociétale qui pousse à travailler plus et à s’oublier en permanence, proposer des consultations en ligne est une manière pour moi d’aller à l’encontre de cette tendance et d’aider les patients dans le processus de soin.

L’engagement doit passer par la venue au cabinet du professionnel

L’engagement dans la thérapie n’a selon moi pas grand chose à voir avec le fait de se déplacer : ces dernières années, j’ai reçu des patientes en ligne très engagées dans leur travail thérapeutique, et d’autres patientes à mon cabinet qui l’étaient beaucoup moins !

Cet engagement dépend donc d’autres facteurs que le déplacement physique, comme la motivation à aller mieux, le désir de changement, le contrat moral passé avec soi-même, la personnalité, etc.

D’ailleurs, je remarque régulièrement que mes patientes sont plus concentrées, plus posées et que les consultations sont plus riches lorsqu’elles sont tranquillement installées chez elles, que lorsqu’elles viennent à mon cabinet après 10h de travail, 40 mn de métro pour venir, et stressées par les transports qu’elles devront reprendre après la séance …

Et la neutralité de notre cabinet ?

Effectivement, nous ne recevons plus le patient, et c’est même lui qui quelque part nous reçoit, puisque nous apercevons une partie de son logement derrière lui.

Or, pour avoir travaillé de longues années en cellule d’urgence (dans des cadres divers et variés, souvent improvisés en fonction des lieux d’intervention), j’ai compris que le cadre était avant tout instauré par le thérapeute lui-même, et non par le papier peint ou la décoration derrière lui (même si je reçois toujours au même endroit, avec le même plan derrière moi!).

En conclusion, je crois qu’il est important de vivre avec son temps ! La période où l’on recevait ses patients en cure type, trois fois par semaine, à jours et heures fixes et qui payaient en liquide, est à mon avis révolue ! Les gens ont rarement le temps, l’argent, et la disponibilité pour le faire… Ces quelques années de recul m’ont permis de comprendre que ce nouveau type d’accompagnement est aussi efficace qu’une thérapie classique, à condition que les patients soient engagés et qu’un cadre soit posé. 

En proposant des séances en ligne, je réponds donc (et je ne suis pas la seule!) à une demande nouvelle de patients où qu’ils soient, qui souhaitent des accompagnements faciles à mettre en place dans leur quotidien, efficaces, et pratiques pour eux. Ces éléments contribuent d’ailleurs à leur investissement dans la thérapie.

Images
https://tonpsy.fr/psychologie-en-ligne-questions-reponses/
https://www.lja.fr/consultation-en-ligne/
https://ordinateur.ooreka.fr/comprendre/quel-ordinateur-choisir-utilisateur-intermediaire
http://www.dieteticienne-cannes.com/consultation-dietetique-ligne-distance/
http://footage.framepool.com/en/bin/2583851,woman,sofa,notebook,using/
https://sofyka.wordpress.com/2012/06/29/kanako-illustratrice-de-choc/

S'abonner gratuitement à notre lettre

Pin It on Pinterest