Futures mamans, l’intelligence de vos bébés pourrait se décider ici !

Vous qui pensiez peut-être avoir tout compris de la façon de faire naître un enfant doté d’une intelligence parfaite en souhaitant juste combiner la génétique du père idéal avec vos formidables qualités naturelles, pardon mais de simples notions de biologies supplémentaires (très peu enseignées hélas) pourraient vous jouer un tour abominable.

Cet article veut faire suite aux travaux exemplaires régulièrement menés depuis des années par Barbara Demeneix (1) dont les derniers opuscules (2) éclairent d’un nouveau jour tout un pan de la biologie humaine. Pour les allergiques à la lecture je conseille alors de visionner l’excellente interview que Déborah Donnier a décroché auprès de notre formidable chercheure dans son laboratoire parisien en 2018.

 

Le Pr Demeneix pose et répond, entre autres, à une question affreuse, nos enfants actuels présentent-ils un niveau d’intelligence supérieur, égal ou inférieur à celui de nos arrières grands-parents de l’entre-deux guerres? Si j’ai dit affreux, c’est que sa réponse est triste à énoncer…

Au boulot mesdames, l’inintelligence ne passera pas par vous!

Il faut savoir que le stock d’iode contenu dans le corps des futures mamans commandera énormément les niveaux d’intelligence des enfants à naître. Qu’en plus, l’évaluation de la fonction thyroïdienne par la pratique des tests standards revient régulièrement normale chez les parturientes (votre médecin dose régulièrement deux hormones, la TSHU et la FT4) et donc est interprété comme très faussement rassurant. Il semble bien que le développement des encéphales des embryons admette une part importante et indépendante du fonctionnement thyroïdien maternel mais par contre qu’il soit très lié à la quantité d’iode-élément mis à sa disposition. En pratique, doser la iodémie (quantité d’iode dans le sang) est réalisable mais peu pratiqué, en revanche une mesure tombée en désuétude devrait retrouver toute sa vigueur, la iodurie. Toute l’Europe demeure très touchée par cette carence micronutritionnelle.

Doser la iodurie est simplissime, se pratique en laboratoire de ville à n’importe quel moment de la journée sur simple échantillon d’urine, sans ordonnance médicale, hélas sans remboursement pour un prix variant entre 18 et 25 euro. Cette mesure demande une dizaine de jours pour obtenir par courrier un résultat exprimé en μg/l. En fonction des niveaux recueillis votre déficit sera qualifié de sévère (iodurie inférieure à 25μg/l), modéré (25-50), léger (50-99) ou nul (supérieur à 100) (3).

Une femme enceinte ne peut surtout pas se contenter de tels objectifs car une part importante de son stock initial sera captée par son bébé. Il lui faut plutôt viser une iodurie aux alentours de 200μg/l. Au passage notons que plus les niveaux de iodurie s’élèvent plus un certain nombre de signes cliniques déficitaires s’estompent chez les femmes enceintes au premier rang desquels les fausses couches, le cou gonflé (goitre), la fatigue chronique, la constipation, la chute des cheveux, la frilosité, la prise de poids anormale, l’état dépressif chronique… Donc non seulement cette supplementation augmente significativement le QI des futurs bébés mais en plus optimisera la qualité de vie le temps de la gestation. Coup archi-double!

Au cas (fréquent) ou votre iodurie est mesurée initialement basse, je ne peux que conseiller de différer radicalement votre projet de grossesse, vous n’en serez (à vie) que plus satisfaite à la fin.

L’alimentation est spontanément carencée en iode

Vous l’avez compris, tout vient de ce que nos apports quotidiens en iode deviennent très insuffisants. Depuis 1952 certains sels de table en France sont iodés en usine, parfait, mais ce produit perd des parts de marché tous les jours (4) sans compter que la prévention des maladies cardio-vasculaires impose de diminuer nos rations quotidiennes en sel.

Le tour de table des produits intéressants riches en iode

Champion du monde, le Kelp ( essentiellement les espèces Macrocystis pyrifera et Nereocystis luetkeana) mais que je déconseille car non seulement ces algues délivrent des quantités astronomiques d’iode (45000μg/100g de produit séché!) mais concentrent en plus tous les métaux lourds toxiques. Donc prudence, et pour les mêmes raisons, avec toutes les algues. Le sel iodé est évidemment à privilégier, 1860μg/100g, le cabillaud reste un poisson intéressant (110μg/100G) mais aussi les oeufs bio (32μg/100g), les crevettes (37μg/100g), l’emmental (32μg/100g) voire les sardines (15μg/100g).

 

Il reste toutefois possible de se supplémenter par compléments alimentaires à condition de les choisir avec grand soin, en ampoules hypertoniques d’eau de mer (230μg/ ampoule) (5)(6)(7) ou en gélules (8)(9) mais attention. Les spécialités à base d’algues séchées dont les doses d’iode ne sont pas renseignées ne doivent jamais être utilisées car selon le procédé de fabrication la quantité d’iode peut varier d’un facteur un à cent, et les métaux lourds idem. Pas de risque! Dans tous les cas pensez à vérifier tous les deux mois votre iodurie.

Comme en biologie rien n’est simple, on ne peut isoler l’iode sans parler de tous les co-facteurs qui influenceront positivement son utilisation aux premiers rangs desquels le zinc, le manganèse, le sélénium et certaines vitamines du groupe B (B2, B6, B12)

Dernier conseil pour des fins de grossesses heureuses…

Persistez à rester très vigilantes à vie sur vos statuts thyroïdiens et en iode, et pour trois raisons :

  • Maintien en forme, récupération; Inutile de batailler inutilement pour perdre le poids accumulé pendant neuf mois et de vivre constamment fatiguée alors que votre bébé va vous demander une pleine énergie, surtout si vous décidez d’allaiter.
  • Prévention des maladies thyroïdiennes: l’année qui suit un accouchement se trouve régulièrement compliquée par l’apparition de thyroïdites auto-immunes où votre propre immunité peut s’attaquer à certains tissus de votre glande et la détruire. Ce phénomène reste particulièrement fréquent chez les femmes porteuses des groupes tissulaires HLA DQ2/DQ8 mais peut apparaître aussi chez toutes les autres. Les derniers développement de l’immunologie semblent démontrer que certaines séquences protéiques contenues dans certaines sous-fractions du gluten seraient quasiment identiques à certaines séquences contenus dans le tissu thyroïdien. Conséquence, une intolérance au gluten risque de déboucher sur une thyroïdite définitive donc éloignez vos habitudes alimentaires des farines de blé, orge, seigle et avoine.
  • Souvenez-vous de Barbara Demeneix, attention aux perturbateurs endocriniens qui dévastent les thyroïdes, nitrates et perchlorates (dans l’eau de boisson), thiocyanates (manioc, tabac), isoflavones (soja si grande consommation avec carence associée en iode), mais aussi métaux lourds, phtalates, herbicides, pesticides, halogènes, amines aromatiques, hormones de croissance bovines, écrans solaires, triclosan, PCB…

La vie, c’est compliqué. Avec un retard mental définitif en plus, ça devient impossible, à vous de jouer!

Sources :

(1) Professeur au Laboratoire d’Evolution des Régulations Endocriniennes au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris (UMR 7221), « Mentoring Award » 2011, Médaille de l’Innovation du CNRS 2014, Officier de la Légion d’Honneur.
(2) Ses derniers ouvrages https://www.odilejacob.fr/catalogue/auteurs/barbara-demeneix/
(3) SUVIMAX https://www.agropolis.fr/pdf/agrumes-12-08/14-Jeandel.pdf
(4) http://www.salines.com/sel-savoir-faire/alimentation/sels-iodes-fluores/sel-iode/
(5) Produit référence, Laboratoire Quinton International
(6) Laboratoire Techsealab https://www.techsealab.com/
(7) Teneurs moyennes en fonction des zones de captation
(8) Iodaxo sur ordonnance médicale, laboratoire Axodiet http://www.axodiet.com/fr/iodaxo-lot-de-3.html
(9) Sans ordonnance à 100ug par comprimé https://www.newpharma.fr/merck/25917/iodid-100-comprimes-100ug.html

Images : Pixabayhttp://www.who.int/vmnis/iodine/status/summary/severity_color.pdf?ua=1 – Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Kelp#/media/File:Giantkelp2_300.jpg