LE JEÛNE – Episode 1 – C’est quoi?

Considéré par beaucoup de spécialistes (médecins, hygiénistes, naturopathes) comme LA méthode idéale de « régénération », le jeûne est effectivement un outil puissant de détoxination et de vitalisation. Qu’il s’agisse d’alimentation, de stress, de pollution, de médicaments, de perturbateurs hormonaux… nous sommes tous confrontés à un mode de vie moderne qui induit, très fréquemment,  des comportements délétères pour notre santé. Par ses actions physiologiques, le jeûne permet à notre organisme de se débarrasser des éléments nuisibles (toxines, toxiques) qui finissent par envahir notre organisme mettant à mal ses capacités d’auto-guérison et donc notre santé. Devons nous considérer cette pratique comme un besoin fondamental? Répond-elle à notre physiologie la plus profonde? D’où vient-elle? Quels en sont les mécanismes? Comment l’inscrire dans son hygiène de vie? Au final, quels bénéfices devons nous en attendre?

Autant de questions auxquelles je me propose d’apporter (humblement) quelques réponses. Le sujet étant tellement vaste (beaucoup de livres de qualité et bien documentés ont d’ailleurs été écrits sur le sujet) que je vous  propose de l’aborder sous la forme d’une série de 4 articles dont je vous laisse découvrir le premier.

L’ensemble des références (études, livres, sites) apparaitront sur le derniers articles.

AVANT-PROPOS

« Et si le jeûne était une méthode simple et efficace pour traiter de nombreuses maladies ? Question provocante, scandaleuse même, pour certains tenants du dogme médical. Pourtant, depuis le docteur Henry Tanner qui jeûna quarante jours en 1880 à New York sous la surveillance de ses confrères, jusqu’au biologiste américain Valter Longo qui fait jeûner aujourd’hui des souris atteintes de cancer avec des résultats stupéfiants, les études scientifiques sur le jeûne ne manquent pas. »

Un certain nombre d’entre vous auront reconnu cette introduction du livre qui a , sans aucun doute, ramené  la pratique ancestrale du jeûne sur le « devant de la scène ». En effet, difficile d’expliquer le regain d’intérêt pour le jeûne sans évoquer le succès considérable du film, puis du livre (entre 2012 et 2015) de Thierry DE LESTRADE, documentaliste français, tous deux appelés « Le jeûne, une nouvelle thérapie ? ». Par des enquêtes formidablement étayées, Thierry DE LESTRADE revient aussi bien sur l’histoire, la pratique et les vertus du jeûne que sur les dernières avancés scientifiques qui y sont consacrées.

C’est sans aucun doute ces incroyables ouvrages qui m’ont poussé, il y a quelques années, à m’intéresser au jeûne et à en faire aujourd’hui ma spécialité au sein du centre Jeûne & Détox Normandie. C’est bien dans le cadre d’une pratique/technique naturopathique majeure et sans aucune ambiguïté sous l’angle de la prévention santé que j’ai souhaité aborder ce sujet.

 

INTRODUCTION

Véritable instinct de conservation et de survie, le jeûne est pratiqué depuis la nuit des temps par les hommes et les animaux. Un animal malade, qu’il soit sauvage ou domestique, se met instinctivement à la diète et de très nombreux animaux, tels l’ours et la marmotte, jeûnent en état d’hibernation pendant plusieurs mois pour se préserver du froid et du manque de nourriture . 

De la même manière, les hommes se mettent naturellement à jeûner lorsqu’ils sont malades, notre organisme sait que pour lutter le plus efficacement possible contre une infection (grippe, gastroentérite…), il doit mobiliser son énergie à se défendre et non à se nourrir. La digestion est un processus qui consomme beaucoup d’énergie, celle-ci sera « redistribuée » vers notre système immunitaire qui sera d’autant plus efficace. Avez vous faim lorsque vous êtes grippé?… 

 Que ce soit à travers les religions et les cultures du monde entier, dans une quête de spiritualité ou de guérison le jeûne est l’une des approches les plus anciennes d’auto-guérison.

Tantôt plébiscité et tantôt dénigré, le jeûne a, de l’antiquité à nos jours, toujours été le sujet de multiples controverses, voire d’inquiétudes. Jusqu’au début du 20ème siècle, la plus grande partie de la profession médicale a ignoré le jeûne, l’a ouvertement critiqué en le qualifiant parfois de charlatanisme. Porté par le « mouvement » hygiéniste (notamment Américains) comme une technique incontournable de retour à la santé, le jeûne finit par susciter l’intérêt de l’establishment médical lorsque celui-ci s’est rendu compte de « l’utilité du jeûne ». 

C’est probablement à cet époque que l’éclairage positif sur cette « pratique/technique » fut porté de manière visible et relança le débat ainsi que les recherches sur le jeûne.

Entre l’affirmation du médecin Grec d’Hippocrate (460- 377 avant JC) : 

« Il vaut mieux soigner ses petits maux par le jeûne plutôt que de recourir aux médicaments » 

Et la déclaration des chercheurs Longo VD, et Mattson MP. ( spécialistes de renommée internationale, juin 2017) :

« Le jeûne est pratiqué depuis des millénaires, mais, récemment, des études ont mis en évidence son rôle dans les réponses cellulaires adaptatives qui réduisent les dommages oxydatifs et l’inflammation, optimisent le métabolisme énergétique et renforcent la protection cellulaire. Chez les eucaryotes inférieurs, le jeûne chronique prolonge la longévité, en partie en reprogrammant les voies métaboliques et de résistance au stress. Chez les rongeurs, le jeûne intermittent ou périodique protège contre le diabète, les cancers, les maladies cardiaques et la neurodégénérescence, tandis que chez l’homme, il aide à réduire l’obésité, l’hypertension, l’asthme et la polyarthrite rhumatoïde. Le jeûne a donc le potentiel de retarder le vieillissement et de prévenir et traiter les maladies »

Qui y’a t-il?

Probablement la croisée des chemins entre l’empirisme, né de l’observation et de l’expérience et la science fondamentalement construite d’études et de rationalité…

QU’EST CE QUE LE JEÛNE?

Jeûne : privation partielle ou totale (à l’exception, le plus souvent, d’eau) de toute alimentation pendant un certain temps.

Dans l’esprit de beaucoup de gens, la peur qui découle de la seule évocation du mot jeûner, de la privation de nourriture, par crainte de s’affaiblir, de tomber d’inanition, voire pire, de mourir de faim, est en partie due aux incitations et manipulations publicitaires de la société de surconsommation en tous genres, en particulier alimentaires. En réalité, avant de mourir de faim, de tomber d’inanition, il faut du temps : de deux à trois mois, voire plus. 

Au cours des siècles écoulés, en période de disette, de guerre, de grandes catastrophes naturelles…, à condition de pouvoir boire un peu d’eau, certains ont pu tenir pendant de nombreuses semaines, avant de s’éteindre…

Un aspect crucial distingue le jeune de la famine: le contrôle. Le jeûne est une abstinence volontaire, motivée par une quête de spiritualité, le souhait d’être en meilleur santé ou tout autre raison. La nourriture ne manque pas mais vous choisissez de ne pas manger. Dans le jeûne vous maîtrisez la durée et la fréquence, de quelques heures à plusieurs mois d’affilés, en ayant la possibilité de l’interrompre quand bon vous semble. 

Il n’existe aucune règle quant à la durée du jeûne – il consiste à ne pas s’alimenter, de sorte que techniquement parlant, lorsque vous ne mangez pas, vous jeûnez. Par exemple, vous pouvez jeûner entre le dîner et le petit déjeuner du lendemain, soit environ 12 heures. En ce sens, jeûner est finalement une réalité quotidienne.

Bien que pratiqué depuis des millénaires, le jeûne suscite la méfiance. La société de consommation dans laquelle nous évoluons nous pousse constamment à manger. Même les autorités sanitaires affirment que le simple fait de sauter un repas peu avoir de graves répercussions sur la santé. Il ne s’agit en aucun cas d’une vérité scientifique, il n’existe aucune corrélation entre une alimentation sans interruption et une bonne santé. En réalité, le jeûne procure d’énormes bienfaits.

D’une moyenne de trois repas dans les années soixante-dix, l’américain moyen est passé à six repas et en-cas par jour. Ainsi, au lieu d’un équilibre entre prise de nourriture et jeûne nous nous alimentons sur une période de seize à dix-huit heures par jour, pour seulement six à huit heures de jeûne: devons-nous être étonnés de cette épidémie d’obésité? 

Pour en savoir plus : https://www.jeune-detox-normandie.fr/le-jeune/

 

LES DIFFÉRENTS TYPES DE JEÛNE

LE JEÛNE COMPLET (5 jours à plusieurs semaines)

Il consiste à s’abstenir de tout aliment (solide et liquide) à l’exception de l’eau (y compris tisane, infusion), pendant une période plus ou moins longue.

C’est le jeûne « traditionnel » que l’on appelle également jeûne hydrique, il exclut généralement tout apport de sel. Mais lorsqu’il est privé de sel, le corps est incapable de retenir l’eau, ce qui peut entraîner une déshydratation. Certaines variantes du jeûne hydrique autorisent la consommation d’eau salée, mais celle-ci reste difficile à boire. Le corps dispose toutefois d’une remarquable capacité à retenir le sel quand le régime alimentaire en est dépourvu. Ainsi, si la durée du jeûne hydrique est limitée, les besoins en sel sont relativement faibles et aucun risque de carence n’est à craindre.

LE JEÛNE PARTIEL OU CURE (5 jours à plusieurs semaines)

Il comprend différentes variantes avec la possibilité de boire du jus de fruits, de légumes (ou bouillons) ou d’herbe de blé. Mais comme les jus contiennent naturellement du sucre et des calories, il ne s’agit pas d’un jeûne stricto sensu, même si le terme est malgré tout utilisé dans ce contexte. Les effets d’un tel jeûne varient suivant le type et la quantité de jus consommés. Les jeûnes qui autorisent des jus de fruits comportent beaucoup de sucre et ne donnent généralement pas d’aussi bons résultats que des jeûnes plus stricts. Le jeûne à base de jus «verts» est très en vogue depuis quelque temps. Le compromis se trouve probablement dans un mix des deux comme le propose le désormais célèbre jeûne type Büchinger. Celui-ci autorisant des apports caloriques compris entre 250 et 500 kcal par jour.

Pour en savoir plus: https://www.jeune-detox-normandie.fr/les-sejours/

Notons qu’il existe un type de jeûne très particulier : Le jeûne sec. Il n’autorise quant à lui aucun liquide, ce qui entraîne souvent une légère déshydratation (pratiqué sur 2/3 jours). C’est le jeûne diurne que pratiquent les musulmans pendant le mois du ramadan. Il apparait comme étant beaucoup plus difficile que les autres types de jeûnes et la déshydratation augmente considérablement les risques de complications. Celui-ci me paraissant plus « risqué » médicalement et destiné à un public averti, je ne l’aborderais pas ici.

LE JEÛNE INTERMITTENT (durée indéterminée)

Le jeûne intermittent consiste à alterner des périodes où l’on mange avec celles où on ne mange pas (mais en continuant à boire), de manière régulière. Nous jeûnons naturellement 6 à 10h toutes les nuits. Un jeûne plus long peut se pratiquer de différentes manières : manger 25% en moins (sur le plan calorique) un jour sur deux, sauter un repas tous les jours,  jeûner 24 h au moins une fois par semaine (de 14h à 14h ou de 19h à 19h le lendemain), ou encore manger 5 jours à sa faim puis pendant deux jours ne manger que 25% des calories habituelles.

Il existe plusieurs types de Jeûnes intermittents, voici les plus pratiqués:

Le jeûne 16/8

La méthode 16/8 implique de jeûner tous les jours pendant 14-16 heures, en limitant votre « temps d’alimentation » quotidiennement à 8-10 heures.

Dans la période d’alimentation, vous pouvez prendre 2, 3 ou plus de repas.

Cette méthode est également connue comme le protocole Lean gains, et a été popularisée par l’expert de fitness Martin Berkhan.

Suivre cette méthode de jeûne peut effectivement être aussi simple que de ne pas manger quoi que ce soit après le dîner, et sauter le petit déjeuner.

Par exemple, si vous avez terminé votre dernier repas à 20H00 heures, ne mangez rien jusqu’à 12 heures le lendemain, alors vous êtes techniquement à jeun pendant 16 heures entre les repas.

Il est généralement recommandé que les femmes jeûnent seulement 14-15 heures, car elles semblent avoir de meilleurs résultats avec un jeûne légèrement plus court.

Pour les personnes qui ont faim le matin et aiment le petit déjeuner, alors cela peut être difficile de s’habituer au début. Cependant, de nombreuses personnes qui « zappent » le petit déjeuner mangent réellement instinctivement de cette façon.

Vous pouvez boire de l’eau, du café et d’autres boissons non caloriques pendant le jeûne, et cela peut aider à réduire les niveaux de faim.

Vous pouvez suivre un régime faible en glucides, de sorte à diminuer votre appétit. Vous n’aurez pas faim jusqu’à environ 13 heures. Ensuite, mangez votre dernier repas autour de 18-19 heures, au final vous finissez par jeûner pendant 16-19 heures.

Le jeûne 5:2

Le 5:2 consiste à manger normalement 5 jours de la semaine, tout en limitant les calories à 500-600 sur deux jours de la semaine.

Ce régime est également appelé le régime rapide, et a été popularisé par le journaliste et médecin britannique Michael Mosley.

Les jours de jeûne, il est recommandé que les femmes mangent 500 calories, et les hommes 600 calories. Par exemple, vous pourriez manger normalement tous les jours sauf les lundis et jeudis, où l’on mange deux petits repas (250 calories par repas pour les femmes et 300 pour les hommes).

Le jeûne alterné

Cette méthode implique de jeûner un jour sur deux.

En jeûnant du dîner un jour au dîner du lendemain, cela revient à un jeûne de 24 heures. Par exemple, si vous avez terminé le dîner le lundi à 19 heures, ne mangez pas jusqu’au dîner le lendemain à 19 heures, vous ferez donc un jeûne de 24 heures.

Vous pouvez également jeûner du petit déjeuner au petit déjeuner, du déjeuner ou du dîner. Le résultat final est le même.

L’eau, le café et d’autres boissons non caloriques sont autorisés pendant le jeûne, mais pas de nourriture solide.

Si vous faites cela pour perdre du poids, alors il est très important que vous mangez normalement pendant les périodes d’alimentation. Mangez la même quantité de nourriture comme si vous n’étiez à jeun du tout.

Le problème avec cette méthode est qu’un jeûne complet de 24 heures peut être assez difficile pour beaucoup de gens.

Cependant, vous n’avez pas besoin de le faire au complet tout de suite, en commençant par 14-16 heures, puis en augmentant à partir de là est très bien.

Au final….

Deux ou trois jours, Sept ou quatorze jours…il existe d’innombrables possibilités quant à la durée d’un jeûne, l’essentiel est de l’adapter à ses objectifs, sa motivation et surtout son niveau de vitalité. Dans certains cas extrême on a pu observer des durées impressionnantes : Dans les années 1970, un Écossais de 27 ans qui pesait 206,84 kg entreprit de jeûner. Pendant 382 jours qui suivirent, il n’absorba que des liquides non caloriques, divers suppléments quotidiens, dont un de multivitamines, établissant le record mondial du jeûne le plus long. Sur toute la période, il fut suivi par un médecin qui put établir qu’il n’y avait aucun effet délétère significatif sur la santé. Nous sommes, bien évidemment là, dans une situation extrême et dans un protocole strictement médicalisé.

Remarque : Pour les personnes qui ne peuvent pas jeûner (à proprement parler) ou qui ne se sentent pas prêtes, la monodiète et la cure de jus sont de bonnes alternatives :

La monodiète est à choisir selon le terrain, on ne peut pas choisir un aliment au hasard.
Par exemple, Si on a des sinusites à répétition, ne pas choisir le riz complet qui va créer plus de mucus. Si on a une prédisposition au diabète ou un intestin irritable, ne pas choisir le raisin… 

La monodiète ce n’est pas nécessairement un seul aliment ! On peut proposer une diète hypotoxique composée de fruits et légumes variés. C’est aussi efficace qu’une monodiète tout en étant plus équilibré. 

La cure de jus : à préconiser pour les personnes qui ne peuvent pas jeûner.
Elle permet de bénéficier des bienfaits des fruits et légumes, de leur richesse en nutriments et vitamines et de leur effet “détox”. 

A suivre :

***** LE JEÛNE – Episode 2 -Çà vient d’Où? ****

***** LE JEÛNE – Episode 3 – Comment çà marche? ****

***** LE JEÛNE – Part 4 – Quels bénéfices? ****