En direct du centre d’urgence 118 à Casalvelino, Campanie, entretien avec Antimo Sgueglia, infirmier depuis 40 ans à l’hopital.
Retranscription
D: Qui êtes-vous Antimo Sgueglia ?
A: Je m’appelle Antimo, je suis un infirmier à la retraite depuis 4 ans, mais je n’ai pas réussi à abandonner les urgences, c’est pour cela que je continue à travailler aux urgences avec les associations privées.
D: qu’est-ce que vous préfèrez de votre métier ?
A: en fait, ce que j’aime le plus c’est la montée d’adrénaline qu’il y a quand on reçoit l’appel d’urgence. On se demande : “qu’est-ce qu’on va trouver et comme on va le trouver?” on pense: “si je trouvais telle situation j’agirai ainsi et si je trouvai cette autre situation j’agirai ainsi”. Et aussi l’aide qu’on peut apporté aux gens. Tu sais, j’ai travaillé pendant 40 ans dans un hôpital et j’ai toujours pensé comme cela, c’est-à-dire en me demandant ce que les gens, qui arrivent ici, cherchent. Ils cherchent quelqu’un qui saura faire son métier et qui les traitera avec un peu d’humanité et j’ai toujours essayé d’être cette personne, même dans les urgences lorsque cela été possible. Mais il faut dire qu’aux urgences, cette logique, cette manière de penser, n’est pas très bonne parce qu’on arrive à des situations dans lesquelles on a peu de temps pour réagir et pour cela on ne peut pas être très gentil avec le patient, même si ça signifie lui faire du mal. Malheureusement, nous devons suivre les procédés indiqués dans les protocoles et aussi dans un certain temps.
D: Comment le 118 fonctionne-t-il en Italie ?
A: En Italie on a différents centres 118, répartis dans le territoire national. Chaque centre à son territoire de compétence. Quand on compose le numéro 118, l’appel arrive au Centre, où se trouvent des infirmiers et médecins. Ils vérifient quelle est l’ambulance la plus proche ou celle qui peut intervenir. En Italie on a trois catégories d’ambulances: celle infirmière, avec le chauffeur et l’infirmier, celle médicalisée, avec le chauffeur, l’infirmier et le médecin et enfin celle de réanimation, avec le chauffeur, l’infirmier et le réanimateur . On envoie une des trois types d’ambulance en fonction de ce qui a été communiqué au centre d’appel. Pour ce qui concerne l’urgence, je crois qu’il y a deux choses très importantes qui sont aussi fondamentales: la formation continue et l’étude constante, c’est-à-dire la mise à jour permanente des compétences de tout le personnel, en partant du chauffeur jusqu’au réanimateur, parce que travailler dans la rue, ce n’est pas la même chose que travailler à l’hôpital.
D: pouvez-vous nous raconter une expérience de terrain ?
A: le fait est que chaque jour nous sommes en contact avec quelque choses qui nous touche de près ou de loin. Il y a longtemps, j’ai eu une très mauvaise expérience, peut-être la pire expérience de ma vie, avec un bébé que nous étions en train de transférer au Centre de réanimation de Naples et qui est malheureusement mort dans notre ambulance. Ça fait 30 ans, mais il y a des choses qu’on ne peut pas oublier malgré le temps qui passe. Elles sont imprimées profondément en nous et quelque fois on s’en rappelle.
D: Selon vous, comment peut-on aller bien et avoir la santé ?
A: on vit bien si l’environnement est sain, c’est-à-dire si la nourriture est saine et si on conduit une vie régulière, avec peu de stress et en cherchant d’éviter le plus grand nombre possible de facteurs de stress. Puis cela dépend beaucoup aussi du caractère individuel, car il y a des personnes qui ne s’énervent jamais, quoi qu’il arrive, et certaines qui s’énervent pour un rien et ainsi vivent mal leurs vies. Je crois que dans le premier cas on va vivre une vie correct, avec beaucoup de sérénité.
D: Que pensez-vous de la santé en 2016?
A: j’ai 65 ans, je ne suis pas un enfant. Je suis né avant qu’on produise les petits pots et j’ai grandi d’une certaine manière. Malheureusement maintenant il y a la pollution, nous avons des cultures polluées et nos nourritures ne sont pas très saines; et encore, même si on a des nourritures qui sont saines et bonnes, les jeunes continuent à manger aussi ce qui fait du mal. Je ne veux pas faire de la mauvaise publicité, mais le “fast food” et toutes choses de ce type, nous conduit vers une nourriture nuisant à la santé des gens. Nous avons parlé du bien-être, le bien-être signifie manger d’ une certaine manière, mais aussi manger le moins possible ces nourritures qui sont très savoureuse mais qui font beaucoup de mal. Ces produits sont exactement l’alimentation que les jeunes préfèrent, par exemple des frites qui, probablement, ont été cuites dans une huile, contenue dans une même casserole depuis 4 jours et qu’on utilise pour cuire continuellement des frites. Malheureusement la publicité c’est une chose qui attire, qui prend et surtout qui entraîne les jeunes, il n’y a rien à faire. Il aurait fallu une bonne éducation familière. Mais si les parents eux-même ont grandi en mangeant du fast food, ils ne peuvent pas dire à leurs fils de ne pas en manger. Souvent certains utilisent cette nourriture pour faire plaisir à leurs enfants, pour ne pas les faire pleurer. Maintenant il serait difficile de modifier cette situation d’habitude.
D: Un mot sur les urgences d’aujourd’hui
A: j’ai eu beaucoup de chance, parce que j’ai commencé à travailler avec les urgences il y a 40 ans, quand l’urgence était abordé par une ambulance qui avait seulement un réservoir d’oxygène au-dessus et rien d’autre. Les 18 ans pendant lesquels j’ai travaillé avec l’ambulance de l’hôpital, je n’ai jamais eu un médecin qui m’ait accompagné pour les interventions. Avec la croissance de l’ambulance, c’est-à-dire avec l’augmentation du nombre de garnisons, avec le réservoir d’oxygène des autres choses sont arrivées, par exemple la bande, la minerve, la planche et de cette manière j’ai grandi avec l’ambulance. Donc, aujourd’hui, après 40 ans, je peux dire que j’ai eu un parcours de vie très beau mais non stressant. Au contraire, aujourd’hui on devient infirmiers et on se retrouve tout de suite catapulté dans la réalité de l’urgence; de cette manière on se retrouve mal préparés; selon moi il faudrait faire 6 à 12 mois d’accompagnement en étant sur l’ambulance afin d’entrer dans l’esprit des urgences. Si on n’entre pas dans cette approche, on ne peut pas faire ce travail sans se stresser et sans paniquer au premier appel. c’est un métier qu’on doit faire avec beaucoup de passion; ainsi on agira bien et on donnera vraiment une aide aux gens.
Un remerciement particulier à Giovanna Infante, Antimo Sgueglia, Angela Sperandeo.
Un remerciement spécial au président du commission de la Croix rouge italienne d’ Agropoli et du Cilento, Giovanna Infante.