La Méthode BARF, ou comment nourrir mon chien naturellement

Parce que nos animaux méritent le meilleur, Swanie Simon, Naturopathe vétérinaire allemande, nous enseigne l’art de nourrir notre chien naturellement afin d’améliorer jour après jour sa santé. Un sujet piquant loin d’être anodin …

Une interrogation très personnelle

Si la société actuelle s’interroge de plus en plus sur les dessous de son assiette en matière d’éthique et de santé, la nourriture que nous donnons quotidiennement à notre animal de compagnie n’est pas sans susciter elle aussi de nombreuses interrogations. Amoureuse des chiens depuis toujours, e me suis souvent surprise à regarder d’un air dubitatif et défiant la ration journalière de croquettes que mon compagnon à poils semblait pourtant attendre avec enthousiasme et délectation. Il faut dire que j’ai souvent eu le travers de considérer mes propres habitudes par rapport à un potentiel état de nature de notre espèce . Ce genre de raisonnement – pouvant apparaître comme un peu poussé – fut néanmoins à l’origine de mon goût prononcé pour le végétarisme lorsque je me demandais en moi-même:  Dans ton état de nature, serais-tu sincèrement capable de t’attaquer à un veau, un agneau, une poulette, un bœuf … si mignons et si plein de vie afin de combler une pense impatiente et sans cœur ? (La réponse était évidemment NON).  De la même manière, Dans son état de nature primitif, mon fidèle Ulysse n’aurait il pas préféré une proie à la chaire tendre et fraîche plutôt que ces billes appétantes créées de toutes pièces par des humains économes et pressés ?

Le business éclatant de la croquette

Dans ma quête de vérité sur l’alimentation de nos amis, j’ai rapidement compris que les vétérinaires ne seraient jamais des alliés totalement objectifs. Si certains consentent néanmoins à critiquer les sous-marques discount vendus massivement dans nos magasins, les cliniques vétérinaires ne manquent pas de faire la promotion de marques-partenaires, répondant –soit disant- à des exigences sanitaires particulières adaptées aux besoins de notre animal. Car la nourriture pour chien – comme pour le reste – représente un marché immense à protéger. Divisé en gammes selon les races, les corpulences, ou l’âge du toutou, même un maître de bonne volonté aurait du mal à y voir clair au milieu d’une offre abondante et, disons- le, souvent opaque. Par exemple, si l’on creusait la composition de croquettes au bœuf, nous remarquerions en réalité un mélange fait de sang, d’excréments et d’urine, mais aussi de poil avec la peau, de testicules et de sabot… façon douteuse (mais économique) pour les industriels d’augmenter la valeur protéique du produit final. Pas vus, pas pris, d’autres producteurs affichent aussi que leurs croquettes sont sans additifs, mais oublient de préciser que les matières premières utilisées contiennent déjà les additifs en question … Ainsi, qu’importe la provenance, nous nous trouvons avec une nourriture pour chien capable d’être conservée au moins une année sans que celle-ci ne change d’aspect …vous avez dit suspect ?

De la farine d’os de chien dans les gamelles ?

Il n’est pas rare, lorsque l’on s’intéresse aux ingrédients présents dans les croquettes ou autres pâtés, d’y noter une présence importante de céréales. Ces mêmes céréales qui, parfois décriées dans l’alimentation humaine, deviennent le pain quotidien de… l’héritier du loup, cet animal à la denture d’un carnivore qui ne côtoiera aucune céréale tout au long de sa vie. A l’instar de la nourriture industrielle destinée aux Hommes, le processus de transformation endommage là aussi les bons nutriments des matières premières (vitamines, enzymes, acides gras essentiels etc…) qui ferait – soit disant là encore – tout l’intérêt du produit. En lisant l’ouvrage de Swanie Simon, c’est bien d’apprendre que les entreprises d’équarrissage rentraient dans le processus de fabrication des croquettes qui m’a le plus bouleversée. Ainsi, les cadavres de nos fidèles compagnons finiraient en farines de viande et d’os injectées ensuite dans la nourriture destinées à nos animaux ? L’auteur va même plus loin dans la dénonciation de ce secret bien gardé: « Il est fréquent que les entreprises d’équarissage ne prennent pas le temps, avant de les transformer en farine d’os ou de viande, d’enlever les colliers anti-puces des animaux morts d’une lente agonie ou euthanasiés ». Le cœur au bord des lèvres, que penser encore de l’ajout de la pâte de betterave rouge qui a le chic de rendre les selles de nos compagnons bien fermes et bien colorées …malin les industriels !

Leur santé passe aussi par du bon sens !

Au fil des pages de l’ouvrage de Swanie Simon, on comprend rapidement que bien nourrir son animal demandera forcément un peu de notre personne. Pour les animaux comme pour les hommes, avoir recours à de l’alimentation déjà préparée est pour certaines familles un gain de temps précieux. Fi des risques que nous encourrons à nous nourrir de manière industrielle, tant que nous parvenons à aménager un emploi-du-temps sans encombre ! Pourtant, on comprend rapidement que constituer une assiette naturelle, saine et riche en bons nutriments pour son animal n’est qu’une question de bon sens. Et pour nous détourner de ces saines habitudes, les industriels ne manquent pas d’arguments. Parmi eux, l’idée que les os ou la viande crue seraient dangereux pour notre animal en est un bel exemple alors que les organismes carnivores sont logiquement conçus pour ce genre d’apports nutritifs. Une nourriture fraîche et crue aurait même un impact salvateur sur le tartre, l’immunité, l’odeur, la musculature, ou encore le pelage de nos protégés … de quoi nous faire sérieusement douter des discours officiels!

La nutrithérapie selon Swanie Simon

Swanie Simon pratique le crue pour ses animaux depuis plus de trente ans. Diplomée en naturopathie vétérinaire et éleveuse, elle a pu constater l’augmentation des maladies dites de civilisation sur nos fidèles compagnons. Hasard de la vie ou effet miroir, les conclusions n’ont pas tardé à désigner l’alimentation industrielle comme là encore partiellement responsable de tous nos mots. Lorsque mon Ulysse est décédé en février dernier d’un cancer du foie et de la rate à un âge certes avancé pour un labrador (12 ans), mais qui était pourtant plein de vie les 3 mois précédent son départ, je n’ai pu m’empêcher de m’interroger sur le rôle joué par sa nourriture (pourtant choisie avec grand soin). Comment se faisait-il qu’en ayant tout fait pour qu’il ait le meilleur dans sa gamelle, sa santé se soit si rapidement dégradée alors qu’il n’avait jamais été malade de sa vie? Si les tragédies de nos existences portent aussi leur lot de mystères, il fallait néanmoins découvrir les alternatives existantes sur ce sujet encore tabou dans nos sociétés actuelles. Swanie Simon a été, et est encore, confrontée à ces nombreux cas de maladies quotidiennement. Si son approche d’une nourriture fraîche et naturelle remporte un certain succès auprès de nombreux maîtres, c’est parce qu’elle a su apporter des solutions concrètes à des cas dits désespérés. Les chiens en transition dans leur gamelle apprécieraient également les joies d’une nourriture saine et consciencieuse pour leur santé.

Je nourris mon chien naturellement…

Tel est le titre de l’ouvrage de Swanie Simon qui nous propose une immersion en douceur dans l’univers du BARF* (de l’anglais biologically appropriate raw foods), ce régime alimentaire dédié aux toutous qui fait déjà de nombreux adeptes à travers le monde. Si le mot-clé d’une alimentation saine pour notre espèce est la diversité, l’auteur et naturopathe-vétérinaire en fait aussi un axe primordiale dans l’alimentation de nos compagnons à poils. Parmi les informations essentielles, on y apprend que mélanger de la viande avec des céréales provoque des ballonnements, qu’une journée de jeûne peut aussi être bénéfique à notre animal et qu’une alimentation carnée doit se limiter à 5 jours par semaine. Swanie Simon prend le temps de nous partager ses menus et ses recommandations en fonction de l’âge et du poids de l’animal. Riche de sa formation en phytothérapie vétérinaire, l’auteur nous partage aussi quelques recettes santé à base de plantes pour soulager leurs petits tracas du quotidien. Un mine d’informations facile d’accès pour nous accompagner vers une transition efficace et sereine pour le propriétaire comme pour l’animal.

Ce que l’on peut trouver dans l’ouvrage

  • Une liste détaillée des aliments à servir et en quel quantité
  • Un tableau de calcul de nourriture quotidienne en fonction du poids corporel
  • Quoi faire si mon chien a tout le temps faim
  • Le planning des menus et leur création en 4 étapes
  • La bonne composition d’un repas sans céréales et avec céréales
  • La bonne répartition des ingrédients pour une semaine
  • Le détail des aliments étudiés un par un
  • Les conseils pour une complémenthérapie à mettre en place et dans quel cas
  • Une FAQ complète pour répondre à toute les questions que se posent encore les maîtres à l’issu de la lecture

Ce qu’on aime particulièrement :

La proximité de l’auteur, qui n’hésite pas (au travers de ses deux blogs ) d’être à l’écoute des questions des personnes préoccupées par l’alimentation de leur animal. Elle peut aussi répondre, en plus de sa langue maternelle qu’est l’allemand, en anglais et en français à ses lecteurs.

Ses liens :

  • http://www.hundeheilpraktik.de/
  • http://www.barfer.de/

Un peu de lecture :

Simon Swanie, Je nourris mon chien naturellement, Thierry Souccar Editions – 2015

Auteur de l’article : Alexandra Charton