Mauvaises habitudes alimentaires, le rôle de la pub

La publicité est une activité qui consiste à vanter les qualités d’un produit pour stimuler la décision des potentiels consommateurs. Elle mobilise des moyens de tout genre pour promouvoir le produit objet de la campagne. Ce moyen qui se veut informatif peut devenir rapidement intrusif, voire pervers, selon qu’il choisit de faire économie de vérités quand il ne choisit pas plutôt de mentir simplement. Selon donc les méthodes qu’elle emploie, la publicité peut déboucher sur un conditionnement non pas des seuls individus, mais aussi des masses, suscitant de nouvelles habitudes voire une nouvelle culture.

On soupçonne à ce titre la publicité de faire le lit d’habitudes alimentaires acquises et développées récemment, pendant les 30 années d’après-guerre surnommées les « 30 glorieuses ». Ces habitudes auront mis très peu de temps à redéfinir les images de nos cités et routes, mais aussi à changer l’homme dans sa chair, engageant sa santé. Les excès tant de la publicité que de la grande distribution seront dénoncés dans les années 70s par des artistes à travers sculptures, photos et peintures. En effet, la publicité a fortement suscité et motivé la consommation d’aliments soit biologiquement malsains ou dont les proportions en nutriments ne sont pas idéalement réparties… etc. Mieux, parce que ces pratiques ont eu pour corollaire de provoquer une grande prévalence de l’obésité partout dans le monde, la publicité choisit de promouvoir aujourd’hui de nouvelles habitudes alimentaires pour perdre ces kilos dont elle aura été l’auteur par procuration.

 

Vendre le rêve à qui aime rêver

La publicité tente par suggestion de murmurer des ambitions que seuls ses produits confèreraient. Elle consiste donc à rechercher et associer les qualités d’un produit X à une condition ou une situation que les cibles de la campagne voudraient vivre. Selon la nature du message, un enfant pourrait chercher la condition de preux chevalier en mangeant un biscuit fourré, ou être comme un tel autre super héros en consommant au petit déjeuner une certaine marque de céréales.

C’est bien auprès des enfants que la publicité semble faire le plus de dommages, certainement parce qu’elle conditionne leurs choix alors même que ceux-ci n’ont aucune qualité de juger de leur dangerosité. De nombreuses études menées tant en France par l’INPES qu’à l’étranger attestent de ce que la publicité surfe sur la naïveté des enfants.

Ceux-ci vont très tôt se retrouver en surpoids en donnant la préférence à des aliments soit trop gras, trop sucrés ou contenant des substances aux effets controversés.

Cette perversion des habitudes alimentaires dès le bas-âge entraîne un recul de la longévité du fait des innombrables maladies et décès liés au surpoids. Une étude estime que les enfants d’aujourd’hui pourraient être la première génération à ne pas vivre plus longtemps que leurs parents malgré les avancées scientifiques. Aux États-Unis, exemple typique du pays industrialisé qui se démène avec les excès alimentaires et publicitaires, on évalue à 672 milliards de dollars les frais médicaux annuels consacrés aux maladies liées à l’obésité (chiffres de l’année 2015). Au vu de la dimension des ravages de l’obésité parmi nos populations occidentales, il est opportun de s’instruire quant aux méthodes pour perdre du poids naturellement et sainement.

 

Ne pas se défaire du mal par un autre mal

Le grand ratio de nos populations en surpoids en Occident est une conséquence aujourd’hui des lacunes de la réglementation de la publicité. En France, une personne sur deux serait en situation de surpoids, et ce serait 15 % des Français qui seraient reconnus obèses contre 20 % au Royaume-Uni. C’est dire donc qu’il y a un intérêt économique à proposer des solutions à cette frange de la population qui souffre dans sa chair des affres du surpoids.

Il ne serait pas sage de s’en remettre à nouveau aux campagnes publicitaires de marques désireuses d’en faire, à l’instar d’Anaca 3 ou de Comme J’aime, un fonds de commerce.

Beaucoup ont eu le loisir de constater déjà que ces enseignes ne proposent nullement une solution idéale et encore moins une solution adéquate pour perdre sainement du poids sur le long-terme. Consultez des avis sur Comme J aime. Certaines personnes n’hésitent même pas à dénoncer l’abattage médiatique qui entoure un tel produit en initiant des pétitions sur Change.org ou mesopignons.com afin de contraindre les autorités à une certaine limitation de son caractère intrusif.

En effet, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) peut initier un contrôle des performances alléguées par « comme j’aime » dans ses publicités, en conformité de l’article 14 de la loi du 30 septembre 1986 modifiée qui le régit. Cet article dispose qu’ «une mission de contrôle sur l’objet, le contenu et les modalités de programmation des communications commerciales diffusées par les services de communication audiovisuelle ».

Auteur : SagesseSante.fr